PING, un Serious Game sur la pauvreté

25 10 2010

En Europe, 16 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté. C’est pourquoi la Fondation Roi Baudouin, l’IBBT, la Fondation Calouste Gulbenkian, Netword of European Foundations, Robert Bosch Stinftung, la Fondation BernheimGrin, la Région Wallonne et le Gouvernement Flamand se sont joint autour du projet PING (Poverty Is Not a Game), Un serious Game sur la pauvreté qui a été inauguré lors d’une conférence ce 20 octobre 2010 à la Bibliothèque Solvay à Bruxelles, animée par Ray Cokes, Journaliste et présentateur de télévision anglaise.

En collaboration avec Eruopean Schoolnet et European Anti Poverty Network, PING est destiné aux adolescents de 14 à 18 ans en vue de les sensibiliser sur la réalité de la pauvreté en Europe et de les amener à réfléchir à la situation.

Se voulant être un outil pour déclencher un débat, le jeu peut être utilisé en classe ou pour tout autre activité dans le cadre d’une thématique sociale.

Au départ, vous devez choisir votre avatar. Ce choix ne doit pas se faire en fonction du sexe du personnage car les situations de base sont très différentes. Je vous conseille donc d’essayer les deux :

– Sophie est une jeune fille de 17 ans qui vit chez sa grand-mère. Malheureusement cette dernière n’étant plus en âge, elle décide de se placer en maison de retraite. Sophia va devoir donc trouver un autre logement et trouver un travail pour subvenir à ses besoins et continuer ses études.

– Jim a 18 ans et décide de quitter la maison parentale pour vivre des ses propres moyens bien que ses parents l’aient vivement déconseillé, il va devoir payer le prix de sa liberté.

Le jeu est en 5 langues : français, néerlandais, anglais, portugais et allemand, jouable en ligne ou téléchargeable. Une version DVD sera distribuée dans les écoles.

Au lancement du jeu, après avoir choisi votre langue, vous devez choisir uneconfiguration sur la résolution et al qualité graphique. Je vous conseille vivement de laisser la qualité à « simple » sans quoi les versions supérieures se voient ralentir le jeu. Quant à la dimension, elle dépendra de votre configuration de base. Certaines dimensions peuvent déformer l’image selon la résolution de votre écran.

La manipulation est des plus simples, il suffit de cliquer au sol à l’endroit où vous désirez aller. Le clic droit permet de réinitialiser la vue caméra. Vous pouvez entrer dans un bâtiment lorsqu’un indicateur sous forme de flèche verte apparaît. Dans le cas contraire, un cadenas apparaîtra.

Vous avez la possibilité de parler avec les personnages que vous rencontrez. Pour ce faire, vous devez cliquer sur ceux-ci et cliquer sur la bulle pour commencer une conversation. La croix vous permet de stopper. Vous pouvez également téléphoner à vos amis. Pour accéder au téléphone, glissez votre souris sur l’image de votre avatar en haut à gauche et cliquez sur le sac pour obtenir le téléphone.

Ce même menu vous donne accès à d’autres icônes : un engrenage pour changer les réglages comme par exemple la résolution, un autre pour connaître les missions que vous devez accomplir.

Le menu de droite vous indique l’état de santé de votre avatar ainsi que sa situation financière.  Cliquez dessus pour obtenir plus de détails.

En bas, à droite de l’écran, un plan vous itue dans la ville. Cliquez dessus pour avoir une vue complète.

Un manuel pédagogique a été mis au point en collaboration avec le Eruopean Anti-Poverty Network et European Schoolnet afin d’aiguiller les enseignants sur la manière d’utiliser ce jeu. Il sera disponible sous format PDF fin 2010.

La Conférence

Un discours d’ouverture officielle et d’acceuil nous a été présenté par Luc Tayat de Borms, Directeur Général de la Fondation Roi Baudouin suivi des discours sur les réflexions et significations de l’utilisation de Serious Games sur les questions sociétales complexes par M. Pascal Smet, Ministre de l’Education et Mme Ingrind Lieten, Vice-Ministre Présidente du Gouvernement flamand et Ministre flamande de l’Innovation des Investissements publics, des Médias et de la Lutte contre la pauvreté et de M. Jean-Claude Marcourt, Vice-Président et Ministre de l’Economie, des PME, Commerce extérieur et des Nouvelles Technologies du Gouvernement wallon et Vice-Président et Ministre de l’Enseignement supérieur de la communauté française.

Les jeux d’apprentissage et jeux dans l’éducation

« Jouer peut rendre le monde Meilleur »

Game designer, Jane McGonigal, travaille pour l’Institut pour le Futur. Son travail consiste à chercher des solutions aux problèmes concrets de notre planète. Pour elle,  la doctrine est simple : les gamers ont tous les outils en main : l’esprit collaboratif, la motivation, la productivité et l’optimisme. Ces outils sont les clés pour résoudre n’importe quel problème. Il faut les appliquer au monde réel.

J’ai pu trouver sa présentation en ligne, elle est en anglais. Mais si vous désirez avoir une version française, rendez-vous sur le site de la vidéo et choisissez la langue de sous-titrage

L’utilisation de Serious Games

Simon Engendfeldt-Nielsen, Chef de Direction de Serious Games Interactive, nous a donné un exemple d’utilisation dans le cadre éducatif.  Global Conflicts est un exemple qui a été primé BETT Awards 2010 pour son contenu et ses compétences numériques.

Global Conflits est une série de jeu éducatif primé utilisé pour l’enseignement de la citoyenneté, la géographie, et les cours sur les médias, Serious Game qui fera l’objet d’un prochain article.

La série permet aux élèves d’explorer et d’apprendre sur les différents conflits à travers le monde et les thèmes sous-jacents de la démocratie, les droits de l’homme, la mondialisation, le terrorisme, le climat et la pauvreté.

Les jeux sont-ils des outils appropriés au 21è siècle ?

Francesc Pedro, analyste principal du Centre de l’OCDE pour la recherche et l’innovation.

Les nouvelles générations sont très familiers à l’informatique, c’est pourquoi il est important de réaliser les conséquences importantes que les TIC vont avoir dans l’éducation. L’OCDE cherche à comprendre les attentes et les comportements des jeunes face aux nouvelles technologies.

Atelier et conclusion

L’après-midi s’est présentée sous deux atelier. Le premier trait des questions sociétales complexes que pouvait traiter un Serious Ggame dans un débat et le second sur les méthodes d’amélioration et l’usage plus étendu des Serious Games dans les milieux éducatifs.

Ces 2 ateliers ont fait l’objet d’un récapitulatif sur les résultats obtenus suivi d’un débat entre le public et différents experts.

Voici une vidéo résumant l’ensemble de la journée

Poverty is not a game from IBBT on Vimeo.





Exploitez une ferme du tiers-monde

20 10 2010

3rdworldfarmer01 3rd World Farmer est un Serious Game simulant certains mécanismes du monde réel qui causent et entretiennent la pauvreté dans les pays du tiers monde.

Dans 3rd World Farmer, le joueur doit gérer une exploitation en Afrique et se retrouve rapidement confronté à des choix difficiles que la pauvreté et les conflits peuvent provoquer.

3rdworldfarmer02 Bien qu’il soit un semblant de Farmville, il est loin de lui ressembler puisqu’ici, il provoque un impact émotionnel sur beaucoup de joueurs parce que généralement, dans ce type de jeux établi dans un environnement beaucoup plus facile, il est toujours possible de prospérer en jouant habilement et de faire des choix.

Avec 3rd World Farmer, ce n’est pas toujours le cas. Tout comme de vraies personnes meurent de faim dans des situations désespérées qu’ils n’ont jamais demandé, le joueur se retrouve face à de mauvaises récoltes, doit fait face à des fonctionnaires corrompus, à un raid de la guérilla,  à une guerre civile , ou encore une fluctuation soudaine des prix du marché.

3rdworldfarmer03 Vous démarrerez avec une famille de 4 personnes, une femme, un homme et 2 enfants et 50 $ pour capital de départ. Dans le menu en haut à gauche, vous pouvez acheter les graines pour vos champs, du bétail, du matériel agricole et construire un puits ou une grange. Pour ce faire, cliquez sur les différents éléments et déposez-les sur la scène par un clic. Vous verrez votre budget se réduire au fur et à mesure. Une fois vos achats faits pour l’année, cliquez sur le bouton play en haut à gauche qui a pour effet de vous donner les résultats d’une année. Pour chaque année, les résultats et les bénéfices vous seront donnés. Progressez ainsi dans le jeu d’année en année.

3rdworldfarmer04En laissant les joueurs vivre l’expérience, 3rd World Farmer permet d’ouvrir les yeux sur les problèmes pour motiver les comportement sociaux vers un changement positif. L’objectif est de pouvoir faire réfléchir le joueur, de susciter les débats et de permettre une réflexion sur soi.

3rd World Farmer est un excellent point de départ pour débuter un débat sur la problématique des pays du tiers-monde et j’encourage vivement les enseignant à l’utiliser en cours.





Ayiti, un serious game sur le coût de la vie

31 08 2010

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Toute personne, hommes, femmes, enfants, a droit à l’éducation. C’est une des lois universelles des droits de l’homme. L’éducation est l’un des moyens de ne pas être marginalisé et de sortir de la pauvreté en participant pleinement à la collectivité.

Malgré l’obligation aux gouvernements de fournir à la population un enseignement gratuit et obligatoire de qualité, il persiste encore de nombreux enfants privés de cette éducation en raison de la pauvreté qui y règne.

La pauvreté est un grand obstacle à l’éducation, c’est un fait ! Plus d’un milliard de personnes vivent avec moins d’un euro par jour et l’on dénombre plus de cent millions d’enfants n’ayant pas d’éducation et donc dépourvus du droit d’aller à l’école. La majorité d’entre eu vivent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.
Les Etats Membres des Nations Unies qui ont opté pour la lutte contre la pauvreté, ont pris le défi que tous les enfants en âge soient inscrits dans une école d’ici 2015.

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Son histoire

En 1492, Christophe Colomb débarque sur l’île qui est aujourd’hui Haïti, en revendiquant cette terre pour l’Espagne. Après l’esclavage et les mauvais traitements qui ont décimé la population autochtone, les Espagnols ont commencé à importer des esclaves africains, l’île est devenue par la suite une colonie française mais les résidents africains ont, par une révolution, déclaré leur indépendance en 1804, faisant d’Haïti la premier Nation Libre noire dans le monde. Les Haïtiens nouvellement libérés se trouvaient face à un avenir brillant, mais celui-ci présenterait de nombreux défis.
Un de ces défis était la capacité d’obtenir une éducation.

Malheureusement, ce défi persiste encore aujourd’hui. Il existe quatre principaux obstacles qui empêchent les étudiants haïtiens de recevoir l’éducation qui est leur droit :

  1. L’incapacité à atteindre physiquement une salle de classe reste un grand défi pour nombreux d’entre eux. Ils doivent voyager à travers les montagnes pour certains pour atteindre une école, tandis que d’autres doivent traverser des quartiers dangereux pour pouvoir fréquenter l’école. Les étudiants dans les zones rurales ont accès à moins d’écoles que celles dans les zones urbaines et parfois la distance qu’un enfant doit parcourir pour aller à l’école, est aussi longue à traverser qu’une durée de cours. Ce qui est physiquement impossible.
  2. L’incapacité de payer les frais scolaires. Fréquenter une école est souvent prohibitif : une famille peut ne pas avoir les fonds nécessaires pour envoyer un enfant loin du domicile pour terminer sa scolarité et, compte tenu du niveau général de la pauvreté en Haïti, de nombreuses familles ne peuvent pas se permettre d’envoyer tous leurs enfants à l’école chaque année . Au lieu de cela, ils peuvent choisir de les faire travailler pour gagner de l’argent et aider à soutenir la famille. Ou encore, une maladie imprévue, un accident ou un décès peut exiger les ressources qui avait été prévues pour l’école.
  3. Les bâtiments scolaires sont souvent de mauvaise construction et les classes sont pour la plupart semi ouvertes, ce qui laisse passer le bruit extérieur et empêche la concentration, sans parler du manque de matériel. Certaines écoles n’ont même pas d’électricité, un éclairage adéquat, ou même un tableau et beaucoup n’ont pas de manuels scolaires à jour, les enfants doivent souvent copier les leçons à la main ou se partager un livre entre eux.
  4. Nombreux parents ne sont pas instruits eux-même, ce qui signifie qu’ils sont incapables d’aider leurs enfants à faire leurs travaux scolaires et la plupart des familles n’ont pas les moyens d’apporter une aide extérieure, comme un bon tuteur après l’école. Donc, si un enfant a des questions sur les devoirs, il n’y a personne à qui il ou elle peut se référer.

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Ayiti est un serious game qui démontre ainsi brillamment qu’avec des salaires moyens (à échelle locale), une famille ne peut fournir à ses enfants à la fois un semblant d’éducation et boucler ses fins de mois. Et ne parlons même pas de payer des frais médicaux.

Dans Ayiti, vous devrez aider la famille Guinard à améliorer leur vie et recevoir une éducation. Le jeu se déroule sur quatre annés, chaque année étant elles-mêmes subdivisées en quatre saisons. Au début de la saison, vous donnez à chaque membre de la famille un rôle : travail, école ou bénévolat. Une fois que chaque personnage est assigné à un rôle, cliquez, démarrez la saison en cliquant sur le bouton adéquat.
Au cours de la saison, les personnages jouent le rôle qui lui a été attribué. Certaines situations apparaissent occasionnellement et va entraîner un changement sur leurs conditions d’emploi, ce qui vous amènera à les faire travailler dur ou pas. Des événements spéciaux influenceront également la situation financière de la famille.
Chaque membre de la famille a une fiche d’identité reprenant ses critères et statistiques :

  • Beauté – Santé générale.
  • Le bonheur – bien-être émotionnel.
  • Education – L’éducation actuel.